Nous développons l'infrastructure, les outils et les compétences pour que le secteur culturel canadien devienne un leader mondial de l'IA responsable.
ArtIA est né d'un double constat crucial : 1. l'urgence d'intégrer l'intelligence artificielle dans les outils et pratiques de création 2. l'absence notoire de ressources critiques, de cadres de référence, de dispositifs d'accompagnement ou de formations réellement adaptés aux besoins du secteur culturel.
Cette situation freine non seulement l'appropriation éthique et créative de ces technologies par les artistes et les organisations, mais creuse également des écarts face aux enjeux fondamentaux de souveraineté technologique, de diversité culturelle, d'inclusion et de durabilité.
À l'été 2024, lorsque le gouvernement canadien a lancé sa consultation sur la Stratégie canadienne sur la capacité de calcul souveraine pour l’IA, allouant 2 milliards de dollars pour soutenir la recherche et les entreprises technologiques, zéro dollar a été alloués aux arts et aux organisations culturelles. Cette exclusion positionne le secteur des arts et de la culture comme un simple adopteur en aval des technologies innovantes, ignorant son rôle potentiel d'innovation et de création de valeur.
Nous avons une courte fenêtre d’opportunité pour agir. ArtIA est le véhicule pour transformer cette urgence en une occasion historique de leadership et d'autonomie.
La phase 1 d'ArtIA (2023-2025) n'était pas un exercice théorique. Cette phase a été un véritable laboratoire de recherche-action pour structurer un écosystème d'innovation unique. Trois organisations phares – Sporobole, la Société des arts technologiques (SAT) et Projet collectif – se sont alignées stratégiquement autour d'une vision commune : soutenir une appropriation critique, créative et éthique de l'IA dans les milieux artistiques et culturels.
Près de 20 artistes en résidences de recherche-création sur plus de 130 semaines ont créé des œuvres novatrices qui ont mené à une compréhension approfondie des impacts de l'IA sur la création artistique. Des artistes comme Marie-Ève Levasseur, Simon Laroche, Sabrina Ratté et Roger Tellier-Craig ont pu expérimenter, développer des prototypes et explorer les limites de l'IA générative grâce à l'accompagnement de l'équipe de développement technologique de Sporobole.
Le programme « Pratiques et imaginaires de l'IA créative » a permis de tenir trois symposiums majeurs (novembre 2024, mars 2025, août 2025) qui ont réuni plus de 100 participant·es des milieux artistique, technologique et universitaire. Ces événements ont permis de confronter un cadre de gouvernance partagée et de générer une vingtaine de propositions de projets concrets, dont trois projets-pilotes prioritaires. Une résidence de recherche-création en collaboration avec Mutek a permis à une cohorte d'artistes et d'étudiant·es de travailler sur divers aspects de l'apprentissage machine.
Avec une approche de technothérapie expérimentale, six organisations culturelles québécoises ont été accompagnées dans l'implantation d'outils d'IA pour tester des prototypes et identifier des défis réels (maturité numérique, enjeux autour des données, accès à l'expertise). La technothérapie est une approche d'accompagnement technologique et de gestion du changement visant l'autonomisation des organisations et des personnes.
Une base de connaissances ouverte sur Praxis, qui pérennise les apprentissages et capitalise sur l'intelligence collective, a été créée. Elle documente systématiquement des processus, des apprentissages et des bonnes pratiques pour créer un véritable écosystème d'innovation partagé.
Collaboration avec le Metacreation Lab for Creative AI de l'Université Simon Fraser sur les petits modèles d'IA générative, avec le Milieux, l'Université Concordia, l'INRS, l'UQAM sur la gouvernance et les communs numériques ainsi qu'avec l'Université de Sherbrooke, pour développer des projets de recherche-création et des outils d'IA éthiques, assurant une approche interdisciplinaire et rigoureuse.
La Phase 2 d'ArtIA marque une accélération de la recherche, de l'expérimentation et de la mise en place de nouveaux modèles. Avec un plan ambitieux de 19,2 M$ sur quatre ans, nous prévoyons :
* construire un réseau de laboratoires d'IA locaux, connectés par une infrastructure de calcul de puissance et une équipe de concepteurs et de développeurs;
* créer des outils d'IA pertinent pour les artistes et les organismes culturels;
* valoriser les fiducies de données existantes et en créer de nouvelles sur mesure pour nos communautés;
* développer les compétences des acteur·ices du milieu culturel par la formation et l'accompagnement;
Pour que le secteur artistique et culturel de la francophonie canadienne devienne un leader mondial de l'IA responsable.
Cette phase vise précisément à concrétiser notre vision en favorisant la création ou le maintien de 52 emplois, en accompagnant 650 organismes et entreprises, en sensibilisant plus de 9200 travailleur·euses et 20 000 citoyen·nes, et en injectant directement 14 M$ dans l'écosystème.
Notre stratégie repose sur 4 piliers interdépendants :
Ancrer l'innovation dans la pratique artistique pour repousser les limites de la créativité et de la technologie.
Développer une infrastructure souveraine et des outils d'IA éthiques, respectueux de la diversité culturelle.
Préparer et outiller l'ensemble du secteur à la transition IA avec des programmes de formation et d'accompagnement.
Bâtir un réseau d'expertises et de ressources durables et partagées, avec une gouvernance transparente.
La souveraineté numérique culturelle à l'ère de l'IA se construit ensemble. Que vous soyez artiste, travailleur·euse dans une organisation culturelle, chercheur·euse ou citoyen·ne engagé·e, votre voix compte.